Dans le documentaire, un intervenant fait une brève allusion au "Livre tibétain des morts", le "Bardo thödol", "La libération par l’écoute dans le bardo". ce texte n’est qu’un élément d’un ensemble plus vaste qui comprend des pratiques et des initiations au "Karling Shitro", le "Cycle des déités paisibles et courroucées".
Lors de leur trépas, les initiés du vajrayana sont confrontés à des visions très différentes de celles des personnes qui témoignent dans le film.
Dans l’au-delà, les initiés, versés dans les pratiques des déités paisibles et courroucées du bardo, voient des créatures inquiétantes succéder aux entités en union avec leur parèdre. Ce sont des hérukas buveurs de sang, des entités dévoreuses de cadavres et d’entrailles comme la noire Srigalamukha à tête de renard. Des formes effrayantes apparaissent devant le défunt. Des femmes à visage de scorpion, de truie ou de tigre…Elles sont armées de hachoirs, bâtons, chaînes de fer… Elles exhibent des crânes emplis de sang, des cadavres ou des peaux d’enfants comme Nandâ à tête de corbeau.
Les lamaïstes occidentaux, traducteurs de textes tibétains comme le "Karling Shitro", escamotent nos suspicions sur la véritable nature des pratiques du bardo en parlant de formes archétypales. Les chercheurs qui poursuivent les travaux du docteur Raymond Moody sur les EMI ne mentionnent pas les apparitions singulières du "Karling Shitro". Toutefois, les lamaïstes rétorquent que seuls les initiés, qui ont reçu la transmission de pouvoir et le sâdhana de ces déités, perçoivent ces formes étranges.
EMI négatives
Il existe des témoignages qui évoquent l’enfer. Le côté macabre de l’au-delà et les EMI négatives sont exploités par les mouvements chrétiens étasuniens. Les prédicateurs religieux brandissent la vieille peur des châtiments infernaux.
La mort est un processus de détachement de l’esprit qui abandonne à la décomposition ses enveloppes périssables dont le corps n’est que la plus matérielle. Les composants psychiques de la personnalité, notamment l’ombre, "shout" en égyptien, reliée au tellurisme, se dégradent également. L’ombre morte tombe dans les courants souterrains du tellurisme qui la ronge comme ferait un acide. Le monde souterrain de Mixtlan, chez les peuples de l’ancien Mexique ressemblait à l’enfer. Au Japon, le Shinto décrit un lieu de pourrissement infernal. Les religions monothéistes, le bouddhisme mahayana, d’anciennes traditions mentionnent des lieux infernaux. Les "fleuves infernaux souterrains" correspondent aux courants souterrains du tellurisme. L’action corrosive du magnétisme chtonien engendre la souffrance si le double aithérique, l’élémental physique, le "khaïbit" des Egyptiens, ne se détache pas de l’ombre morte.
L’idée de l’apocatastase infernale, c’est-à-dire la conception d’une punition éternellement renouvelée en enfer, est une doctrine exploitée par le pouvoir religieux pour terrifier et ainsi mieux contrôler leurs ouailles.