Les "combattants" étasuniens tuent lâchement leurs adversaires en utilisant des drones.
« Le déclin du courage est
peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident
d’aujourd’hui. Le courage civique a déserté non seulement le
monde occidental dans son ensemble, mais même chacun des pays qui le
composent, chacun de ses gouvernements, chacun de ses partis, ainsi
que, bien entendu, l’Organisation des Nations Unies. Ce déclin du
courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et
dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que
le courage a déserté la société tout entière. Bien sûr, il y a
encore beaucoup de courage individuel, mais ce ne sont pas ces
gens-là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les
fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin,
cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, dans leurs
discours, et plus encore dans les considérations théoriques qu’ils
fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d’agir,
qui fonde la politique d’un État sur la lâcheté et la servilité,
est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur
intellectuelle et même morale qu’on se place. Ce déclin du
courage, qui semble aller ici ou là jusqu’à la perte de toute
trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie particulière
dans les cas où les mêmes fonctionnaires sont pris d’un accès
subit de vaillance et d’intransigeance – à l’égard de
gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou
de courants condamnés par tous et manifestement hors d’état de
rendre un seul coup. Alors que leur langue sèche et que leurs mains
se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces
menaçantes, face aux agresseurs et à l’Internationale de la
terreur.
Faut-il rappeler que le
déclin du courage a toujours été considéré comme le signe
avant-coureur de la fin ? »
Alexandre
Soljénitsyne